Seoul, 2019
Je les ai découvertes en me perdant par hasard dans le quartier de Buckchon à un moment où je n’étais pas encore tout à fait emballée par Seoul et cela m’a tout de suite réconciliée avec la ville !
J’ai commencé à rêver d’y passer une nuit, mais ce n’est, comment dire, pas tout à fait mon budget… ! Pour tout vous dire, pour voyager longtemps, je voyage économique. Je séjourne en dortoirs dans des auberges de jeunesse bon marché (qui me reviennent à 9 euros la nuit avec le petit dej inclus). Les hanok sont hélas rares en Corée, car sont privilégiés les habitats en immeubles, et peu de gens ont une maison, encore moins traditionnelle. C’est donc un petit luxe d’y séjourner.
Le désir n’a pas lâché l’affaire et j’ai commencé à réfléchir si cela pouvait être éligible à mon « budget exceptionnel ». J’ai fini par être convaincue quand j’ai déniché une modeste hanok sur Air BandB, qui n’était pas trop chère comparée aux autres. Je m’offre donc deux nuits chez l’habitant dans un « village d’hanok » à Buckchon, qui est un quartier artistique, près des palais, pour lequel j’ai un vrai coup de cœur.
Pourquoi je suis tombée sous le charme des hanok :
1. Elles sont écologiques
Elles sont fabriquées à partir de matériaux naturels, tels que le bois, la terre, la pierre, la paille, l’argile (pour les tuiles en céramique) et le papier.
On prend en considération le positionnement de la maison par rapport à la topographie environnante et les caractéristiques des quatre saisons pour la conception de l’intérieur (=Baesanimsu : 배산임수). La maison est donc en harmonie avec la nature.
Elles possèdent un système de chauffage par le sol « ondol » (littéralement « pierres chaudes ») qui est composé d’une fournaise et de canaux qui circule sous la maison et chauffe par le sol, ce qui explique :
-que les maisons soient surélevées et les chambres petites pour bien conserver la chaleur, comme vous le voyez sur les photos
-que l’on se déchausse toujours et que l’on vit très près du sol (on mange et on dort par terre), car en hiver, c’est là qu’il fait le plus chaud !
2. Elles sont saines
Comme les matériaux de construction sont nobles, la qualité de vie est très bonne dans ces habitats, avec une minimisation des risques d’allergies notamment. Ainsi par exemple, la chambre dans laquelle je séjourne est en argile rouge.
3. Elles encouragent au minimalisme
Ces maisons basses de plafond, offrent de petits espaces de vie (pour conserver la chaleur) qui poussent à ne posséder que l’essentiel et à épurer ! Elles incarnent parfaitement la philosophie minimaliste vers laquelle je tends. J’apprécie cette ambiance de dépouillement qui pacifie aussi le mental, car moins on est assailli par du désordre ou des objets, plus cela facilite le calme.
J’aime aussi qu’il n’y ait pas de portes mais des panneaux coulissants, qui font gagner de la place et sont plus esthétique.
4. J’aime leurs salles de bain
Ce n’est pas spécifiques aux hanok, c’est comme cela dans toute l’asie : il n’y a pas de baignoire ou de bac de douche mais une pomme de douche et une bouche d’évacuation au milieu de la pièce. Je trouve cela pratique.
5. Elles sont inspirantes !
Leurs architectures, leurs, formes, leurs couleurs sont une invitation à l’art de vivre, car habiter une maison c'est aussi la servir et être en communication avec elle. Faire UN avec son lieu de vie, c'est aussi une méditation…la manière dont on occupe sa maison n'est-il pas le reflet de la façon dont on habite son propre être?
Voici à présent quelque photos de la Hanok où je séjourne. Même si ma chambre est minuscule, je savoure le plaisir de retrouver un peu d’intimité, après plus de 2 semaines en dortoir de 9 personnes !
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