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Corée

Daegu, 2019


C’est dans le train qui m’emmène de Daegu, ma première destination coréenne, à Seoul que je prends le temps de faire le point sur ces 10 premiers jours de voyage qui ont été très intenses.

Le décalage horaire de 7h est encore difficile à accuser. Je ne m'endors souvent pas avant 3-4h du matin et la fatigue se fait sentir. Le climat également humide, gris et pluvieux actuellement, accentue la pesanteur du corps et parfois de l'esprit... D’autant plus que les excursions autour de Daegu ont impliqué beaucoup de trajets, facilement 4h par jour. Mais compensation : mon coup de cœur pour les transports coréens, tellement confortables ! je n’ai jamais vu ca dans d’autres pays… et les infrastructures sont globalement de super qualité (des toilettes publics partout notamment...bon ce n’est pas le plus important, mais en voyage, ca peut faire la différence!) Et oui, la Corée n’est pas un pays en voie de développement, contrairement à ce que certains pourraient imaginer, c’est même un territoire ultramoderne, surement autant voire davantage que le nôtre (je parle de la Corée du Sud bien sûr, au Nord, c'est une autre histoire...)



Seoul entre tradition et modernité

Secret Garden, Seoul

Je découvre petit à petit, avec curiosité et intérêt, une culture aux multiples paradoxes dont il y aurait tant à dire…Ma petite frustration concerne les difficultés de communication, car les coréens parlent très peu voire pas anglais, du moins à Daegu. Cela limite beaucoup les échanges et rend les déplacements et autres démarches (comme manger ou demander de l’aide) compliqués. J’ai appris quelques mots de coréen, une très belle langue, chantante, mais cela ne suffit pas à me sortir de la panade quand j’y tombe ;)


Les étrangers sont perçus il me semble d’une manière assez ambivalente. D’emblée j’ai ressenti plutôt de l’indifférence à mon égard. Mais quand les coréens se lâchent, par exemple en soirée, il apparait que cette froideur semble venir plutôt d’une timidité (voire même d’une méfiance que j’expliquerai plus loin) alors qu'en réalité, ils adorent les étrangers, français en premier lieu! C'est drôle de voir leur visage qui se remplit de ravissement quand je décline ma nationalité !

Il demeure malgré tout une réserve et une distance, certains bars interdisent l’accès aux étrangers, et je me suis vue aussi refusée par plusieurs taxis. J’ai trouvé cela intéressant d’expérimenter l’identité d’étrangère et les projections qui l’accompagnent, même si ce n’est pas une expérience amusante évidemment.




Gangnam quartier

Il y a quelque chose que je trouve extraordinaire ici, c’est le niveau de sécurité et de confiance des coréens (ce qui justifient certainement qu’ils se méfient des étrangers). Il y a très peu de vol ou d’agressions et les gens sont très respectueux, notamment vis-à-vis des femmes, qui peuvent se promener dans la rue à toute heure du jour ou de la nuit sans craindre d’être apostrophées ou embêtée et cela quelque soit leur tenue vestimentaire! Je me suis moi-même égarée un soir et j’ai erré jusque minuit pour retrouver mon auberge (le soir ou les taxis refusaient de me prendre !) j’ai traversé des quartiers déserts ou dans la pénombre, sans sentir de danger et effectivement, il n’y en aurait pas, à priori.

Autre exemple qui m’a surprise: pas de contrôle dans les trains à place attitrée car personne ne prendrait une place qu’il n’a pas payé. Un tel niveau d’honnêteté est à la fois généralissime et étonnant…cela m’a fait me rendre compte qu’en France, s’il n’y a pas de répression (amende) il me semble que la moyenne ne se formaliserait pas pour gruger. Pour leur décharge, et la mienne puisque je l’ai déjà fait, je dois ajouter que les trains sont beaucoup moins chers ici et le service de bien meilleure qualité que la S**F ;) j’en profite pour dénoncer un point qui me parait aberrant, d'autant plus pour les étrangers qui voyagent en France et qui achètent leur billet juste au dernier moment, c’est le fait que les prix augmentent plus on se rapproche de la date de départ, jusqu’à des tarifs exorbitants. Ici j’ai acheté mon billet 30 min avant le départ et j’ai payé 21 000 wons (15 euros) pour traverser le pays, 4h de train. Je pense qu’en France ce prix pourrait être multiplié par 6 (surtout en période de vacances).



Hanok, maison coréenne traditionnelle

Je craignais de découvrir un pays entièrement urbanisé, peuplé de mégalopoles suffoquantes d'activités, mais je trouve que cela reste plutôt bien supportable et que la nature demeure assez proche des villes. Quand on lève le regard, il n'est pas rare d'apercevoir les courbes rondes des jolies montagnes vertes qui se détachent du ciel, morose ces temps-ci. Les paysages dessinent des forêts vallonnées, quelques rizières en campagne, où se reflètent des monts au vert croquant.

J’ai eu le bonheur de visiter plusieurs magnifiques temples bouddhistes, de la tradition zen (dîte seon en corée). Il m’a malheureusement semblé que cette tradition se perd ici. Je ne sais pas si cette impression est juste.


Je m’apprête à présent à passer 10 jours à Seoul et aux alentours. Mon intention est d’explorer cette ville de fond en comble (si faire se peut), de récupérer physiquement et de réinstaller ma pratique d’assise méditative qui s’est un peu effilochée, car si j’ai pratiqué en action (comme je vous en ferai part ci-dessous) la fatigue et le manque de temps m’ont fait délaissé le yoga et l’assise. Ce à quoi je vais remédier dès ce soir !







Petit billet spirituel : le potentiel méditatif du voyage

J’expérimente le formidable potentiel spirituel du voyage, en termes de méditation en action. La méditation, c’est cultiver l’acceptation de ce qui se présente, sans jugement. Ce « non vouloir » ne veut pas dire ne plus rien souhaiter, mais accueillir ce qui advient, sans nourrir la répulsion ou l’attraction. Et ô combien je pratique ici !

Du fait de la barrière de la langue essentiellement (je vous disais que les coréens ne parlent pas anglais) rien ne se passe jamais vraiment comme prévu :) Petites illustrations: lorsque je souhaite manger, il faut d'abord passer l'épreuve du menu qui est écrit en coréen. Si on a la grande chance d'avoir des photos, on peut avoir une vague idée de ce qui va être servi (mais ce n'est pas garanti que ce soit ressemblant!). Quoi qu'il en soit, ce sera probablement épicé et carné, et ca peu de chance d'y échapper...! Donc il est rare, pour moi pour le moment, de donner à mes papilles ce qu'elles réclament. Autre anecdote : lors de l'achat d'un billet pour une excursion à Tongyong, au bord de la mer, 3 personnes différentes m’ont confirmée la destination (au guichet, le chauffeur de bus et dans la station), je me suis pourtant retrouvée à…Haesinsa, au milieu de la forêt ! Je suis dans le train pour seoul, à priori !mais qui sait ou j’arriverai ce soir…ni ce que je mangerai ;)


Ce sont de mini exercices de lâcher prise qui permettent d’observer la réaction intérieure à ces petites déstabilisations où les attentes sont frustrées. Et travailler sur les petites frustrations est le terreau pour surmonter les grandes...

Attention, il ne s’agit pas de se forcer à accepter, ce qui serait brutal, mais d’observer comment cela réagit, avec bienveillance, sans nourrir le versant rejet, ni le versant attachement


Et vous, quelles sont vos grandes et petites frustrations quotidiennes et comment y réagissez-vous ? :)



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